lundi 14 décembre 2015

Les codes du Giallo

Pas mal de commentaires sur la définition des films dit Giallo sur ce blog.
Comme j'aime bien les débats sur la culture du Cinéma, j'ai voulu vous présenter sur cette page les définitions que j'ai trouvé sur des sites italiens.
Quoi de mieux que de partir de la source pour ensuite voir comment la définition du mot Giallo a évolué avec le temps et selon les pays.



Giallo est un genre de fiction populaire de succès né dans le milieu du XIXe siècle et développé au XXe siècle. La littérature dite Giallo s'est propagée à d'autres médias tel que la radio, le cinéma, puis les bandes dessinées et la télévision.
 



le nom Giallo est du à la collection de roman policier de la Mondadori conçu par Lorenzo Montano et publié par Arnoldo Mondadori en Italie depuis 1929: le terme Giallo (jaune) faisant référence à  la couleur de la couverture.
  
L'objet principal de la littérature dite Giallo est la description d'un crime et des gens impliqués, qu'ils soient criminels ou victimes. Nous parlons plus spécifiquement de Poliziesco lorsque, avec ces éléments, le récit de l'enquête a un rôle central qui met en lumière tous les éléments de chaque crime. 

En littérature comme au Cinéma, le genre Giallo est traditionnellement divisée en plusieurs sous-genres, bien que les limites ne sont souvent pas bien définis: le Poliziesco (Giallo classique), l'espionnage, le noir et le Thriller. Un sous-genre du giallo s'est développé particulièrement en Italie. Il s'agit du Giallo à l'italienne.

Le Giallo à l'italienne (également nommé Thrilling ou Spaghetti Thriller) était un genre cinématographique né en Italie dans les années soixante et développé dans les années soixante-dix avec des caractéristiques différentes du Giallo littéraire ou cinématographique. Le Giallo à l'italienne est un genre qui mêlait des atmosphères de suspense, parfois d'érotisme avec des thèmes typiques de films d'horreur, et qui pouvaient dériver vers le Slasher.
 

16 commentaires:

  1. Je pense que le Giallo tel qu'on l'entend le plus souvent en tant que fan de bis consiste en ces thrillers à l'italienne où parfois même l'intrigue peut passer au second plan derrière certains aspects que sont la fétichisation des crimes et du(des) tueur(s) par les tenues et accessoires (gants, armes blanches...) ainsi que la mise en scène baroque intégrant des décors parfois surprenants et des cadrages ou des mouvements d'appareil originaux et déstabilisants.

    Il convient d'ajouter l'importance de la musique qui peut parfois faire partie intégrante de l'intrigue (une chanson enfantine par exemple chez Argento).

    Au-delà de ce genre très codifié, il existe toute une palanquée de films tenant du genre mais plus emprunts de psychologie (films de machinations comme chez Lenzi ou Martino) ou plus policiers.

    Enfin, un des éléments primordiaux reste l'érotisme car le genre se veut également un genre sensuel (voir l'importance des sons, des images), charnel, et là, à nouveau l'arme blanche prend tout son sens.

    Mais ces éléments n'avaient de sens que lorsqu'une symbiose s'opérait et bon nombre de films qui se contentaient d'aligner les crimes, d'aller chercher les armes les plus incongrues en dépit des autres motivations ont tôt fait de fragiliser le genre.

    Le giallo est également selon moi en filiation directe par beaucoup d'aspects d'un autre genre auquel il se substituera : le Krimi, où le meurtre est également codifié, parfois ritualisé, l'arme blanche prédominante, le grimage du tueur... mais l'érotisme était plutôt léger et l'humour plus présent même si assez noir.

    D'ailleurs la Rialto, grande pourvoyeuse de Krimis durant une décennie allait co-produire "L'Oiseau au Plumage de Cristal", signant par là tant l'avènement du genre Giallo que la fin du Krimi.
    Le giallo sera plus dur, plus cru, plus réaliste pour ce qui est du contexte dans laquelle l'intrigue évolue et sans humour dans un premier temps.

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    1. Giallo est en fait un fourre-tout en italien, du moins pour tout ce qui a attrait au crime.

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  2. En France, Poliziesco et Giallo n'ont pas grand chose en commun.

    Voilà quelques règles du giallo "orthodoxe" extraites de l'ouvrage Vies et morts du giallo :

    1) le giallo est un croisement italien entre le suspense policier et le film d'horreur respectant certaines normes réalistes, ce qui le distingue du cinéma fantastique.

    2) Il met en scène un tueur mystérieux, que la tradition veut vêtu d'un imperméable et ganté de noir.

    3) Nous ne découvrirons l'identité du tueur qu'à la fin du récit. Le giallo respecte la logique du "whodunit"

    4) L'enquêteur est un humble civil, victime d'un complot ou témoin d'un crime. Les policiers y sont traditionnellement des adjuvants.

    5) Les Séquences de meurtres sont généralement mises en scène de manière extravagante, ce qui leur confère un caractère surréaliste ou encore un aspect rituel. Elles font fréquemment preuve d'un sadisme assumée.

    6) Le giallo se déroule dans les milieux urbains privilégiés, et met en scène une certaine bourgeoisie aux mœurs libres, à l'affut de la mode. Les jeunes femmes y sont évidemment jolies.

    7) Au niveau formel, notons la récurrence dans bon nombre de films du plan subjectif, qui relaie généralement la vision de l'assassin.

    Ce ne sont pas des règles immuables, mais assez pertinentes, et plus précises qu'une définition.

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  3. C'est un faisceau d'éléments qui permettent en effet, zorgub, de donner une définition assez juste du giallo tel qu'il a été porté au CINEMA dans les années 70, surtout au début.

    Il convient de différencier le giallo en presse de celui que nous aimons, italien, éventuellement espagnol, et porté à l'écran.

    Je rajouterai que la seconde mouvance du giallo demeure le complot, la machination et que, pour certaines œuvres un peu plus lointaines de cette définition comme Le orme, La victime désignée, Le parfum de la dame en noir ou d'autres titres encore, nous pouvons quand même les inclure dans cette mouvance bien qu'elles se situent à l'extrémité de ce cadre et de ces définitions.

    L'excellent site Psychovision a d'ailleurs beaucoup œuvré dans une approche de cette définition et je vous recommande à tous d'aller consulter ses archives.

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  4. "Le giallo se déroule dans les milieux urbains privilégiés, et met en scène une certaine bourgeoisie aux mœurs libres"

    On ne peut appliquer cette phrase à la définition. Rien que "La longue nuit de l'exorcisme" en est l'antithèse.

    Richard.

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  5. "Il met en scène un tueur mystérieux, que la tradition veut vêtu d'un imperméable et ganté de noir."

    Non. Cela reste du domaine du fantasme. Tous autant que nous sommes préférons ce pendant stylistique du giallo. En vérité, la majorité d'entre-eux échappe à cette règle et évolue plus sur un axe machination formulé par Tinterora au-dessus.
    C'est du reste aussi pour cela que le genre est surfait, plus fantasmé que réel. Le nombre de giallos machination avec en fond des histoires d'héritage, de coucheries trompeuses, dénués de ces caractéristiques vestimentaires, pullule.

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  6. Il faudrait peut être relire mon commentaire de cet extrait d'un livre : Ce ne sont pas des règles immuables.(De plus, La longue nuit de l'exorcisme est dans le livre).

    Qaunt au giallo "orthodoxe", évoqué ici, il a été crée par Mario Bava.
    Et je trouve les krimis bien différents des giallis.


    Vous me parlez du giallo machination.
    Qui a crée ce prétendu genre ?
    En vérité, les italiens se sont inspirés de films qui existaient avant, comme ceux d'Hitchcock des Diaboliques.

    Le giallo, comme le slasher, est codifié.

    Par facilité, les trillers italiens de ces années là sont estampillées giallo alors qu'ils n'en sont pas vraiment.
    Le genre Poliziesco est lui aussi est reconnaissable.

    Six femmes pour l'assasin ne ressemble pas à La victime désignée.
    L'un est un giallo, l'autre pas.




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  7. C'est pour cela que ce livre n'est pas bon. C'est un peu "Le Giallo pour les nuls".
    Quand le Giallo "orthodoxe" est minoritaire c'est qu'il y a un problème dans le terme "orthodoxe".
    Bref, à revoir tout ça.
    inspirés des films faits avant ? Hitchcock, Les Diaboliques ? Ce sont justement le pendant machination qui s'imbrique lui-même dans le giallo encapuchonné.
    De qui s'inspire le plus Argento ? De Hitchcock lui aussi... :)
    Mais le livre n'est pas du tout exhaustif. D'autant que c'est une lubie de notre part, un fantasme stylistique, le plus souvent non assouvi puisque les Italiens eux-mêmes ont défini le Giallo comme le thriller italien. Seuls, nous, européens, avons décrété sur les bases de quelques films qu'il devait y avoir une panoplie. Or les codes n'ont rien à voir avec une simple panoplie.
    Après, Zorgub, si tu veux mettre à la poubelle, en 2016, les 2/3 des films qu'on a mis 40 ans à classer dans les Giallos, rien ne t'en empêche, mais du coup, Hop les Lenzi, hop plein de films. Tout cela avec une règle qui, dit-on n'est pas immuable. ? Ben, dans ce cas, pas de règles. une règle est immuable.

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    1. J'avoue ne pas avoir apprécié tout le livre qui a une approche un peu trop analytique et intellectuelle.
      Mais c'est loin d'être un livre baclé ou pour les nuls comme tu l'affirmes sans te nommer.
      C'est comme les films de cannibales, les vrais giallis il n'y en a pas beaucoup.
      Exactement, la plupart de ceux que tu penses n'ont rien à voir. Bava est le créateur. Quel est celui de votre prétendu genre ?

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    2. Et qui a créé le fameux "Giallo Orthodoxe" dont personne n'a jamais entendu parlé. ^^

      Si tu tiens vraiment à décréter que, décrète que.

      Dans ce cas, tu renvoies dans leurs cordes des gens comme Forzani et Cattet (et pas qu'eux) qui, à te lire, n'ont strictement rien compris au Giallo.

      Parce qu'ils considèrent, et ce n'est pas un secret, que "Libido" est aussi fondateur que "6 Femmes pour l'assassin".

      Idem pour Fulci, dont les giallos dévoilent parfois l'assassin 1/2h avant la fin (Perversion Story).


      Bava avait déjà fait "La fille qui en savait trop", posant les bases du giallo et que tu oublies. Avec les ressors du krimi. C'est arosito plus haut qui dit selon moi les choses les plus justes.
      "6 Femmes pour l'assassin" n'est par exemple pas une adaptation d'un roman publié chez Mondatori. Non, c'est un film qui remet au goût du jour, à savoir dans un cadre moderne, ce qui se faisait déjà dans le genre Gothique. Quant à l'affiliation romancière, elle lorgne bien plus vers Agatha Christie qu'autre chose.

      Comme Tinterora le dit plus, il faut distinguer le genre en presse du genre au cinéma. Et si tu le fais, fais le justqu'au bout, bien.

      Deux films différents n'ont jamais été la preuve que l'un appartienne au genre giallo et que l'autre, non.

      Et c'est bien le genre cinéma dont nous parlons ici.
      Un genre que tu dis "inventé" alors que autant Hitchcock, Clouzot, mais aussi Fritz Lang, Hathaway et même Antonioni sont régulièrement cités depuis la nuit des temps.

      Après, on peut aussi ne garder que les purs italiens (inspirés de la culture cinéphile anglo-saxonne), virer les espagnols, ne garder que les gants et le couteau, vu le nombre de meurtres hors-champs dans un genre loin d'être aussi généreux qu'on le croit, il n'en restera plus beaucoup...

      Mais chacun voit midi à sa porte. T'a l'air tellement sûr de toi à "décréter que", que du coup (et comme d'habitude), personne ne discute avec toi. ^^

      Et ceux qui ont la gentillesse de le faire se voient pris de haut par un type qui, sûr de lui, affirme des énormités en oubliant tant de choses qu'on préfère botter en touche.
      Chacun te sait colérique, que tu entend souvent avoir le dernier mot, même à côté de la plaque.
      A la fin, on s'en lasse. Parle tout seul. ^^

      Donc, oui, t'as raison...

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    3. Le giallo "orthodoxe" (le terme n'est pas de moi mais des auteurs) ou, giallo conforme si tu préfères à été créer par Mario Bava.
      Il n'est certes pas arrivé de nulle part, il y a des influences mais Hitchcock, Clouzot Fritz Lang, Hathaway et Antonioni ne sont pas réalisateurs de giallis.
      Notre seule divergence mais fondamentale vient de la définition du terme.
      Au moins, les auteurs du bouquin ont mis quelques règles.
      Vous, c'est un fourre tout que vous proposer. Dans ce cas là, utilisons le mot "thriller" et tout le monde sera content.

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    4. Tu ne crois pas si bien dire... je t'invite à lire l'ITW de Lucio Fulci à ce propos sur le site Lucio.fulci.fr. Il le dit lui-même : "pour nous, les italiens, le giallo, c'est juste un thriller. Il n'y a que le terme qui est de chez nous car il renvoie aux romans Mondatori".
      Ce sont quelques pays européens qui, à retardement ont décidé d'y voir autre chose. Même Bava n'en avait rien à cirer du terme, surtout qu'il avait oeuvré lui aussi dans le gothique avec meurtres et machinations au r.v.
      Mais ça fait vendre ce genre de bouquin.

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    5. La définition que tient Zorgub de son livre n'est pas mauvaise en soi, elle est juste limitative par rapport à la masse de films produits.

      On peut considérer qu'il s'agit d'une définition du premier genre, celui qui fut bel et bien apparu et donc codifié en premier, mais qui n'inclut pas le genre machination, pourtant assez nourri en films lui-aussi !

      De toute façon, nous ne faisons que rationnaliser et enfermer dans un créneau à posteriori une mouvance riche de films et d'expérimentations !

      Pas la peine de n'avoir entre nous qu'un soupçon de querelles !

      Quand aux livres des éditeurs, ils peuvent être parfois chiants et un rien académiques car ils ont pour volonté de s'adresser à tous alors qu'ils ne concernent, en réalité, qu'une solide base de fans qui ne leur pardonnera aucun écart ou faute !

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  8. J'ai trouvé ça sur Youtube, je me suis dit que j'allais le partager ici:
    https://www.youtube.com/watch?v=2WFjQYgN-bg

    C'est du disco inspiré par les bandes originales de Gialli, enfin surtout par les bandes originales de Claudio Simonetti je dirais.

    Et un lien vers les albums ou EP taggés "Horror Disco" sur Bandcamp :
    http://bandcamp.com/tag/horror-disco

    Il y a un label "Giallo Disco Records" et l'un de ses fondateurs "Vercetti Technicolor" qui sont spécialisés dans ce "sous-genre".

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  9. Autre influence possible du giallo: les thriller de Alfred Hitchcock genre pas de printemps pour marnie, la maison du docteur Edwards... Pour le coté"psycho killer" traumatisé dans son enfance. La scène de traumatisme est souvent révélée a la fin du film, comme dans les Hitchcock. Je ne suis pas spécialiste des polar années 40, j'ai pas beaucoup de références sur des films de cette époque

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  10. c vrai qque par exempe le chat qui fume a sortit des filmes qui sont pas des giallos et pas terrible en plus. mais sa permet de vendre je pensé.

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