Réalisateur : Salvatore Samperi
Durée : 92mn
Genre : Giallo
Date de sortie : 1970
Titre français : Tuez le veau gras et faîtes-le rôtir
Avec : Jean Sorel, Marilù Tolo, Maurizio Degli Esposti ...
Traducteur : Un Passant
Résumé : Un adolescent quitte le collège suisse où il poursuit ses études et rentre chez lui à l'occasion de la mort de son père. Il y retrouve son frère aîné et la maîtresse de ce dernier, leur cousine Verde, et acquiert bientôt la conviction qu'ils ont éliminé le défunt .....
Le commentaire avisé de Tinterora:
Tuez ce veau bien gras et
faites –le rôtir : l’ultime giallo inédit de Jean
Sorel !
Encore un giallo italien ?
Inédit ? Avec Jean Sorel ? Par l’auteur du célèbre
Malizia qui a propulsé la carrière de Laura Antonelli ? Tuez
ce veau bien gras puis faites le rôtir
demeure une découverte absolue, pour vous au sujet, au ton et à
l’ambiance pour le moins mystérieux…
Le jeune Enrico Merlo
revient en ville de manière assez singulière dans un camion à
bestiaux qui se rend à l’abattoir. Puis, de manière subreptice,
Enrico pénètre dans une propriété assez luxueuse où, de manière
furtive, il tombe sur le cercueil du maître de maison qui est encore
en veillée funéraire. Là, trois personnes rentrent et injectent au
cadavre une substance non identifiée. Peu après, il s’avère
qu’Enrico, qui aurait quelques troubles psychiatriques à l’instar
de sa mère, internée, a pénétré dans sa maison familiale. Il se
doute que son frère, incarné à l’écran par Jean Sorel, ainsi
que l’amie de celui-ci (jouée par Marilu Tolo qui trouve là un
rôle plus consistant que d’habitude), ont été assez pressés
d’en finir avec son père et que leur déclaration sur la seringue,
du cyanure selon la volonté de leur père pour ne pas se réveiller
dans le cercueil, est pour le moins étrange…Enrico engage donc un
détective privé pour investiguer sur cette affaire. Mais est-ce que
notre témoin est bien fiable ? Ou alors il flirte bel et bien
avec les limites de la folie ?
Tuez ce veau bien gras
puis faites –le rôtir pourrait
s’apprécier comme la parfaite synthèse du site Le cinéma italien
en vo sous-titrée. En effet, nous avons bien quelques éléments de
giallo, un mécanisme de mystère qui se traduit par une enquête
mais, d’autre part, un ton ainsi qu’une intrigue pour le moins
diluée et étrange qui mène notre film, incontestablement, dans le
domaine du cinéma d’auteur.
Aussi, à l’instar des grands réalisateurs italiens tel que Pier Paolo Pasolini, particulièrement avec l’excellent mais déroutant Porcherie, Tuez ce veau bien gras puis faites –le rôtir s’avère quelque peu insolite, arabesque et, franchement, demeure un effort pour être visionné ! Qu’importe ! Nous ne sommes pas dans les slashers américains des années 80, ou même l’inepte La peur au ventre, Confession d’un maniaque sexuel au Commissaire de police de Roberto Montero, qui demeure cousu de fil blanc.
Aussi, à l’instar des grands réalisateurs italiens tel que Pier Paolo Pasolini, particulièrement avec l’excellent mais déroutant Porcherie, Tuez ce veau bien gras puis faites –le rôtir s’avère quelque peu insolite, arabesque et, franchement, demeure un effort pour être visionné ! Qu’importe ! Nous ne sommes pas dans les slashers américains des années 80, ou même l’inepte La peur au ventre, Confession d’un maniaque sexuel au Commissaire de police de Roberto Montero, qui demeure cousu de fil blanc.
Cela nous permet quelque peu de revenir
sur l’auteur de Malizia, Salvatore Semperi.
Issu d’une famille bourgeoise italienne, amateur de cinéma, Salvatore Semperi parvient à mettre le pied à l’étrier dans le cinéma italien et débute une série de films d’auteurs quelque peu satyriques à l’encontre de la bourgeoisie italienne, notamment celle de Bologne dont il provient. Tuez ce veau bien gras puis faites –le rôtir combine quelque peu cette tendance ancrée chez notre auteur, dont la réalisation, du point de vue technique, sur notre présent film demeure quelque peu remarquable puisque notre film distille un tempo, lent, une qualité dans la réalisation qui, si elle n’égale pas les fulgurances de Dario Argento, demeure cependant assez remarquable à suivre, preuve s’il en est que notre réalisateur était incontestablement un grand esthète. Par ailleurs, ce fut en 1973 que notre réalisateur connut un succès public considérable, avec son film Malizia qui marqua la société italienne, lança Laura Antonelli comme une icône du cinéma érotique, et qui demeure d’ailleurs un film à découvrir, tout en observant avec malice qu’il damna le pion à Tinto Brass tout en occupant son créneau avec triomphe !
Issu d’une famille bourgeoise italienne, amateur de cinéma, Salvatore Semperi parvient à mettre le pied à l’étrier dans le cinéma italien et débute une série de films d’auteurs quelque peu satyriques à l’encontre de la bourgeoisie italienne, notamment celle de Bologne dont il provient. Tuez ce veau bien gras puis faites –le rôtir combine quelque peu cette tendance ancrée chez notre auteur, dont la réalisation, du point de vue technique, sur notre présent film demeure quelque peu remarquable puisque notre film distille un tempo, lent, une qualité dans la réalisation qui, si elle n’égale pas les fulgurances de Dario Argento, demeure cependant assez remarquable à suivre, preuve s’il en est que notre réalisateur était incontestablement un grand esthète. Par ailleurs, ce fut en 1973 que notre réalisateur connut un succès public considérable, avec son film Malizia qui marqua la société italienne, lança Laura Antonelli comme une icône du cinéma érotique, et qui demeure d’ailleurs un film à découvrir, tout en observant avec malice qu’il damna le pion à Tinto Brass tout en occupant son créneau avec triomphe !
La distribution de notre Tuez
ce veau bien gras puis faites –le rôtir demeure
pour le moins intéressante puisque Jean Sorel demeure en tête
d’affiche. Comédien qui connut des heures de gloire avec des films
de cinéma d’auteur pendant les années 60, surtout avec l’acmé
critique que constitue Belle de jour, aujourd’hui encore, pour les
critiques du cinéma académique, notre comédien français ne
dédaigna pas tourner dans tous les genres, se prêter à moult
expériences, que ce soit d’ailleurs au cinéma comme au théâtre,
et surtout à tourner dans de solides, voire même de références,
gialli. Responsable de l’avènement de ce genre avec L’adorable
corps de Deborah, ses participations avec
Aldo Lado, Lucio Fulci, ou même dans une moindre mesure avec Umberto
Lenzi, demeurent des sommets du genre. Ayant tourné encore dans
quelques-uns de ces films, notre comédien préféra jouer au théâtre
pendant la seconde moitié des années 70, puis revenir au cinéma
d’auteur, en France, avec toujours des œuvres exigeantes et
difficiles. D’ailleurs, assez récemment encore, notre homme s’est
encore exercé au théâtre, en France, où il vit encore à Paris
avec la gloire nationale italienne, la sublime Anna Maria Ferrero,
épousée en 1963 et qui arrêta net sa carrière pour lui, avec
laquelle il vit toujours. Un excellent comédien, dont le timbre de
la voix demeure assez unique, et qui n’a cessé de rechercher une
exigence dans ses rôles ou ses expériences dramaturgiques, à
contrario peut-être avec Alain Delon, avec lequel il fut souvent
comparé, ne serait-ce que dans les années 60.
L’autre star de notre
film demeure l’actrice Marilu Tolo.
Femme
d’une beauté extraordinaire, mannequin chez de grands couturiers,
Marilu Tolo débuta vite dans des péplums, où sa beauté fit
déjà des merveilles. Toutefois, ces rôles sempiternels de
princesses pures ou, au contraire, de traitresses vénéneuses ne
demandèrent pas à leurs interprètes des performances dramatiques
exacerbées, loin de là. Ce fut donc dans d’autres genres que
Marilu évolua et, franchement, elle ne trouva guère d’occasion de
réellement jouer. A noter que Tuez ce veau
bien gras puis faites –le rôtir lui
permet, enfin, de livrer une performance dramatique tout en finesse,
intéressante, qui aurait logiquement pu lui ouvrir les portes d’un
cinéma plus exigeant. Mais cette voie ne lui pas ou peu offerte, si
fait que notre actrice se tourna aussi bien à la télévision,
notamment en France avec Les brigades du tigre, ou encore aux U.S.A
avec une participation à la série Drôles de dames ou encore Les
derniers jours de Pompéi. Actrice intéressante, dont sa beauté,
immense, ne représente que l’un des atouts à l’écran, au
détriment de sa capacité dramatique rarement exploitée par les
réalisateurs, notre dame du cinéma délaissa le cinéma dans les
années 80, tout en étant sortie quelques temps avec Dario Argento
puis avoir vécu à Paris ! Un destin étonnant qui souffre
toutefois d’un manque de reconnaissance…Il serait d’ailleurs
peut-être temps de la lui donner, non ?
Tuez ce veau bien gras
puis faites –le rôtir demeure un film
d’ambiance, davantage qu’à intrigue forte et, pour cela, quoi de
mieux qu’un excellent musicien pour supporter certains passages du
film et lui donner un ton ? Ce fut donc Ennio Morricone qui, de
ses propres dires, adorait expérimenter sur les « petits »
films afin de s’essayer à de nouvelles approches. Alors que les
amateurs de ses musiques connaissent, presque jusqu’à
l’écœurement, ses participations à ses films les plus célèbres,
c’est presque un bonheur de découvrir une bande originale réussie,
mais rare, pour un film tout aussi rare.
Bref, Mister Le Passant nous fait un beau cadeau avec ce film exigeant qui, toutefois, pourra plaire à certains d’entre vous pour peu qu’ils fassent un effort et, surtout, qu’ils souhaitent découvrir des pans entiers du cinéma italien qui nous sont encore trop méconnus…Mais, finalement, n’est-ce pas cela la véritable cinéphilie ?
Bref, Mister Le Passant nous fait un beau cadeau avec ce film exigeant qui, toutefois, pourra plaire à certains d’entre vous pour peu qu’ils fassent un effort et, surtout, qu’ils souhaitent découvrir des pans entiers du cinéma italien qui nous sont encore trop méconnus…Mais, finalement, n’est-ce pas cela la véritable cinéphilie ?
Les sous-titres maison : http://www.podnapisi.net/subtitles/fr-uccidete-il-vitello-grasso-e-arrostitelo-1970/a0dA
Film disponible à la vente en VO sans SRT français : Ici
Fichier source : Ici
Décalez vos sous-titres avec : Move Your Sub Online
Hé ben, une présentation digne du blog d'Indianagilles ! ;) Merci pour cette rareté !
RépondreSupprimeron ne connait de S.Samperi que les comédies dites (à l'époque) érotiques, comme Malicia ou Peche Véniel, ce qui donne un aperçu, semble-t-il inexact des univers qu'il est capable d'aborder. Je ne connaissais d'ailleurs pas le sujet de ce titre énigmatique, mais le résumé donne envie de le découvrir. merci, encore une fois, pour cette traduction
RépondreSupprimerEn espérant que le film soit aussi intriguant et prometteur que son titre.
RépondreSupprimerMerci pour cette traduction.
Que de découvertes grâce a ce blog!!
RépondreSupprimerC'est du pur bonheur!
Un immense merci une fois de plus un passant pour cette trad.
Et longue vie a ce blog devenu incontournable!
merci un passant pour ce film rare que tu nous proposes de découvrir. merci pour la trad et le partage.
RépondreSupprimertain c est beau !!! un taf de malade Tinterora , merci pour ce film , merci le passant pour les srt vous m avez donné envie j le prend de suite
RépondreSupprimerEffectivement ça donne bien envie, merci pour la trad !
RépondreSupprimerUn peu déstabilisant, ce film ! Mais intéressant !
RépondreSupprimerEncore merci et bravo pour cette traduction !
Merci un Passant pour ce film rare.
RépondreSupprimerMerci pour cette rareté à découvrir.
RépondreSupprimerMerci Pour ce bon film A+
RépondreSupprimermerci un passant pour ce giallo .
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